Avec plus de 1 500 décès au début des années 1990, le nombre de Morts Inattendues du Nourrisson (MIN) a beaucoup baissé pour atteindre 400 à 500 décès chaque année. 

Pour autant, elle reste la première cause de mortalité chez les enfants âgés entre 1 mois et 1 an alors que l’analyse des circonstances et des causes des décès montrent que jusqu’à 150 cas pourraient être évités chaque année si les parents étaient mieux informés.

Dans le cadre de la « Semaine Nationale de prévention de la Mort Inattendue du Nourrisson », le Cabinet Infirmier de la Maison de Santé de St Bonnet Centre vous propose de revenir sur quelques notions à connaitre et partager. 

La Mort Inattendue du Nourrisson ? De quoi parlons-nous exactement ? 

La majorité des cas de Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) surviennent au domicile, pendant le sommeil de l’enfant, « brutalement chez un nourrisson alors que rien, dans ses antécédents connus, ne pouvait le laisser prévoir ».

Lorsque les examens post-mortem ne permettent pas d’expliquer le décès, la MIN est requalifiée en mort subite, ou syndrome de mort subite du nourrisson (SMSN). 

Certains facteurs de risque de MSN ont toutefois été identifiés.

Parmi les causes de décès expliqués de la MIN, on retrouve :

  • des infections des voies respiratoires ou générales, avec un pic de mortalité enregistré en hiver ;
  • des maladies du muscle cardiaque ou maladies métaboliques ;
  • des retards de prise en charge de l’enfant (déshydratation, par exemple).

Certains facteurs de risque de MIN sont également identifiés :

  • un retard de développement ou une anomalie du cerveau, à l’origine d’un défaut de régulation des fonctions vitales. Les prématurés sont ainsi à risque accru de MIN ;
  • des facteurs liés à l’environnement, surtout les conditions de couchage du bébé, l’hyperthermie (enfant trop couvert, infection) ou encore le tabagisme maternel.

Les leviers de prévention de la mort subite du nourrisson ? 

Environ 150 décès pourraient être évités chaque année si parents et professionnels adoptaient des conditions de couchage sans risque. 

Les gestes de prévention à respecter sont ainsi :

  • faire dormir le bébé sur le dos, jamais sur le ventre ;
  • ne pas le couvrir dans son sommeil (éviter notamment l’emmaillottage) ;
  • ne pas surchauffer la chambre ; la température idéale est de 18 ou 19°c, pas plus ;
  • installer le lit dans la chambre des parents ou de la mère mais sans le partager, une étude confirme que le fait de coucher l’enfant dans le lit de ses parents augmente le risque surtout si la mère fume et /ou boit par ailleurs
  • utiliser un matelas ferme, recouvert par un drap ;
  • retirer du berceau les éléments mous (oreiller, couette), les jouets en peluche (doudou), et les tours de lit.
  • ne pas exposer le bébé au tabac pendant et après la grossesse ; en effet, le risque de MIN augmente si le bébé dort avec une personne fumeuse ou encore avec quelqu’un qui a consommé de l’alcool ou autre drogue.
  • Mise à part dans ce chapitre mais attention lorsque vous portez votre bébé (écharpe de portage, foulard, porte bébé, etc.), il doit en permanence avec le nez dégagé.

L’utilisation nocturne de la tétine participerait à la diminution du risque de MIN selon une étude de l’Académie Américaine de Pédiatrie. 

Certains facteurs protecteurs sont également évoqués par la littérature, comme l’allaitement maternel ou les vaccinations.
À noter, les garçons sont plus exposés au risque de MIN que les filles.